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Libération

L’insolente réussite de Free

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Xavier Niel a géré intelligemment la croissance de sa boîte.
publié le 3 octobre 2009 à 0h00

Free a 10 ans déjà. Dix ans sans un gala. Et vendredi, mégateuf : 17 000 places. Bercy. Paris. Une sorte de pied de nez de l'opérateur à ceux qui le traitent, un rien méprisants, d'opérateur «low-cost». Et un sentiment de revanche pour son fondateur, Xavier Niel, 42 ans, aussi discret que redoutable.

Iliad, maison mère de Free, doit bien cette fête à son noyau de fidèles. Pour sélectionner les élus parmi 4,35 millions d'abonnés, l'opérateur internet n'a eu que l'embarras du choix. Puiser dans les forums communautaires : l'Aduf (association des utilisateurs de Free), Freenews, Univers Freebox, le Journal du Freenaute… Ces communautés d'addicts qui traquent la moindre faille, dénoncent les mauvais coups, et dont Niel dit «qu'ils sont [son] meilleur aiguillon». L'opérateur leur doit le taux le plus faible de résiliation du marché : 7%. La force de Free, c'est d'avoir choisi un modèle et de n'en avoir pas dévié d'un pouce. Construire brique par brique son réseau, selon un schéma économe en ressources, ancré sur une idée fixe, la maîtrise à tous les étages de son business.

Originalité technique d'abord. Sa martingale, c'est le dégroupage : s'affranchir du réseau de France Télécom en tissant le sien. Une recette imparable pour dégager de fortes marges (un peu moins de 40 %), le carburant pour investir dans le réseau et aujourd'hui dans la fibre optique : 1 milliard d'ici 2012. Coup de génie du marketing, ensuite. Et défi à ses concurrents, bien forcés de suivre, av