Le gouvernement vient de présenter son projet de budget pour 2010. Le Parlement va débattre de son contenu. Mais il est temps, aussi, de le remettre en perspective.Voilà huit ans que la droite est au pouvoir en France. L’heure des bilans approche. Terra Nova a mené ce bilan en matière fiscale. Il est édifiant. Depuis 2002, la politique fiscale se caractérise par une véritable contre-réforme au plan social, à travers une politique systématique de «redistribution à l’envers». Plusieurs éléments en témoignent.
Une forte baisse des impôts au profit des ménages les plus aisés. Les deux tiers des baisses d'impôts de la période, soit 20 milliards d'euros par an sur un total de 30 milliards d'euros, ont été fléchés vers les plus riches. C'est le cas de toutes les réformes «phares» décidées depuis 2002 : bouclier fiscal, baisses de l'impôt sur la fortune, allègements des droits de mutation et de succession, prélèvement forfaitaire libératoire sur les dividendes, crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt immobilier, réduction d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile… C'est le cas également de l'impôt sur le revenu, dont la baisse semble en apparence s'adresser à tous les Français : en réalité, sur les 11 milliards d'euros par an de réduction d'impôt décidés par la droite, 70 % profitent aux 20 % des foyers les plus aisés, tandis que les plus modestes ne ramassent que les miettes - 2 % pour les 10 % des ménages en bas de l'échelle.
Cette redistribution a été