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Libération

Amicales pressions

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publié le 6 octobre 2009 à 0h00

Le FSI est-il à la merci du petit jeu politique, ou son action est-elle seulement guidée par l'ambition industrielle de la France ? Le soutien in extremis apporté au constructeur Heuliez est un cas d'école en la matière. D'abord, le FSI annonce une fin de non-recevoir à l'entreprise de Poitou-Charentes spécialisée dans la carrosserie : «Le projet de voiture électrique était embryonnaire et pas convaincant, justifie-t-on au FSI. On leur a dit : vous êtes face à un mur et vous n'apportez pas de solution. Revoyez votre copie.» Le FSI applique ainsi sa «doctrine» : pas d'intervention auprès des «canards boiteux».

C'est là que Ségolène Royal, présidente de la région, lance son ramdam médiatique et accuse le FSI d'être sous l'influence des anciens de PSA qui ne veulent pas favoriser des concurrents, si minuscules soient-ils. Et Jean-Pierre Raffarin, l'ancien président de région, de sonner l'Elysée.«Je suis allé voir le président de la République avec la lettre de refus du FSI, relate l'ancien Premier ministre. Je lui ai rappelé que Gilles Michel [patron du FSI, ndlr] avait été au cœur d'un conflit entre PSA et Heuliez. Le Président a aussitôt corrigé le tir.»

Luc Chatel, alors secrétaire d'Etat à l'Industrie, se rend sur le site d'Heuliez à Cerizay (Deux-Sèvres) et annonce que le FSI est finalement prêt à mettre 10 millions d'euros. Au FSI, on dément toute inflexion : «Effectivement, il y a eu une pression s