Menu
Libération

Dans l’auto, juge et partie

Article réservé aux abonnés
par
publié le 6 octobre 2009 à 0h00

Charité bien ordonnée… C'est ainsi que, dans la filière auto, on perçoit l'action du Fonds de modernisation des équipementiers automobiles, le FMEA, émanation du FSI censée faire «émerger des équipementiers compétitifs». En cause, son actionnariat qui réunit Renault, PSA et le FSI, à hauteur de 200 millions d'euros chacun. Drôle de pilotage qui voit les deux constructeurs français être juge et partie. D'autant que FSI et FMEA sont dirigés par des anciens de PSA, Gilles Michel et Hervé Guyot. «Le FMEA est un instrument des constructeurs par lequel ils mettent en œuvre de leur stratégie», accuse un patron de la filière. Et de dénoncer, par exemple, l'apport de 55 millions d'euros à Mécaplast, «dont on ne donnait pas cher depuis trois ans». «C'est une manière de maintenir une concurrence face à des groupes comme Plastic Omnium et donc une pression sur les prix à la baisse», juge notre patron. Le FMEA déçoit aussi lorsqu'il laisse sur le bord de la route les petits sous-traitants jugés peu stratégiques. Hervé Cadenne, président de la fédération des moulistes, fait état de trois demandes parmi ses adhérents qui ont toutes essuyé des refus: «On nous dit que les outilleurs ne sont pas dans le périmètre du FMEA alors qu'on fait 50% de notre chiffre dans l'automobile.» Pour gérer les frustrations, le gouvernement va mettre en place un sous-fonds du FMEA «dédié aux sous-traitants de rang 2 et plus». Mais la filière reste sceptique, car, cerise sur le gât