Légaliser en France les jeux d'argent en ligne ? Autant «couvrir de pavot tous les jardins publics de France», attaquent d'emblée Michèle Delaunay et Valérie Fourneyron, médecins et députées socialistes (Puy-de-Dôme et Seine-Maritime). Car le jeu, assurent-elles, «agit de la même manière que les drogues chimiques». Après des mois de négociations et d'allers-retours entre Paris et Bruxelles, les députés vont enfin plancher cet après-midi sur le projet de loi d'ouverture des jeux d'argent sur l'Internet en France et débattre du caractère addictif des paris sportifs et du poker sur la Toile.
Les socialistes, qui ont déposé plus de 1 000 amendements, sont bien décidés à se battre pied à pied contre ce «pari truqué», comme ils l'appellent. Ils demandent au gouvernement de renoncer à cette libéralisation au nom de la santé publique. Elle ne peut plus, selon eux, se justifier par l'obligation de respecter les règles de concurrence européenne: la Cour de justice des communautés, le 8 septembre, a réaffirmé le droit de l'Etat portugais à conserver son monopole sur les jeux d'argent.
obstination. «Ce n'est pas sous la pression de la Commission européenne que nous ouvrons le marché, répond le ministre du Budget, Eric Woerth, mais parce qu'il y a 25 000 sites illégaux qui mettent en danger les mineurs et les personnes les plus fragiles». Il s'agit, renchérit Jean-François Lamour, rapporteur du texte, de «protéger les consom