«Le changement de cap du Fonds monétaire international n'est pas nouveau. Il date de 1997, lors de la crise asiatique. A l'époque, son directeur, le Français Michel Camdessus, a reconnu les erreurs du passé des politiques d'ajustement structurel. Depuis plus d'un an, ce sont près de 20 milliards de dollars [13,5 milliards d'euros, ndlr] qui ont été débloqués par le FMI, la Commission européenne et la Banque mondiale. Dans son analyse de la situation roumaine, le FMI a reconnu que l'ampleur des besoins du budget, dont le déficit s'élève à près de 8% du PIB, n'est pas le résultat d'une dépense publique excessive, mais d'un effondrement des recettes fiscales. Aujourd'hui, en pleine crise, le FMI n'a pas la prétention de serrer les boulons des finances publiques. Au contraire, il accepte l'idée, et il s'y conforme, que le déficit budgétaire a son utilité en période de crise. Mais il dit aussi qu'il faut tout faire pour le réduire en temps de croissance. Le réduire au niveau de ce que dit le Pacte de stabilité pour le reste de l'Europe, à savoir - 3%.
«L'arrivée à la tête de l'institution internationale de Dominique Strauss-Khan et d'Olivier Blanchard [économiste en chef] et l'explosion de la crise ont conduit le FMI à abandonner ses recettes monétaristes au profit du keynésianisme. A l'heure où je parle, des Roumains manifestent, et certains dénoncent les conditions du FMI. Le Fonds ne demande aucune privatisation ; il a payé les fins de mois des fonctionnaires.