Entre 50 et 125 millions d’Européens seraient en situation de précarité énergétique. C’est l’un des chiffres choc qui a été avancé hier lors du colloque de synthèse du projet Epee (Etude de la précarité énergétique en Europe), lancé par cinq pays en 2006 (1). Secrétaire d’Etat auprès de Jean-Louis Borloo, chargée de la dimension sociale de l’écologie, Valérie Létard y a présenté le lancement d’un groupe de travail cet automne, puis d’un observatoire national en janvier.
Que sait-on de la précarité énergétique en France ?
Si on prend la définition de l'Epee [«un ménage qui éprouve des difficultés à chauffer correctement son logement à un prix raisonnable par rapport à ses revenus», ndlr], cela concerne de 2 à 5 millions de personnes, qu'il faut aider, compte tenu du coût que représente la facture énergétique. 5% des Français ont du mal à maintenir leur logement à bonne température. On a même observé que dans le cadre du Fonds de solidarité pour le logement, les impayés liés au loyer sont désormais inférieurs à ceux liés aux factures d'énergie.
C’est un problème de prix de l’énergie ou un problème de qualité des logements ?
Nous devons agir sur tous les leviers. Côté logement, c’est le travail, engagé par le Grenelle, de réduction des passoires thermiques. Le groupe de travail que je viens d’installer, et qui doit rendre ses conclusions le 15 décembre, devra réfléchir à une adaptation des outils en place (éco-prêts, crédits d’impôts…) pour les plus fragiles. Du côté du prix, il faut travailler à des tarifs sociaux plus adaptés : aujourd’hui, la moitié des ménages qui y auraient droit ne le demandent