Rachète toi toi-même et pour cela endette toi, plombe tes comptes, et supprime la participation à tes salariés. C’est, en résumé, le cheminement étonnant du bonneteau financier réalisé, en 2007, par l’éditeur de presse professionnelle Wolters Kluwer France (Editions Lamy, groupe Liaisons…), et que les employés n’ont pas fini de subir. Retour sur un étrange montage financier, par lequel une entreprise passe du jour au lendemain d’un résultat excédentaire à un très gros déficit.
Mi-2007, les filiales françaises du groupe de presse européen Wolters Kluwer, basé aux Pays-Bas, fusionnent entre elles, avant d'être rachetées par une autre filiale française, détenue par le même groupe de presse. Pour financer l'opération, le siège néerlandais «prête» 450 millions d'euros à Wolters Kluwer France, en sus d'un apport en capital de 300 millions. «En réalité, on s'est racheté à nous-mêmes ce que l'on avait déjà, explique une ex-représentante des salariés. Sauf que désormais, on se retrouve avec une dette à rembourser, alors que l'on était bénéficiaire.» Le groupe français est d'autant plus endetté que les 450 millions «prêtés» par le siège néerlandais seront rapatriés dans la foulée aux Pays-Bas par le biais d'un versement exceptionnel de dividendes. Ce qui est donné d'une main est ainsi repris de l'autre.
Participation. Mais l'emprunt, lui, reste inscrit dans les comptes du groupe français qui, du coup, doit payer des intérêts… sur un argent qu'il n'a pl