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Apprentis médecins sans frontière

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Depuis cinq ans, des étudiants ayant échoué au concours de médecine en France partent étudier en Croatie. Et tentent de transformer leur handicap en plus-value.
par Hélène Bannier
publié le 19 octobre 2009 à 0h00

Sur les hauteurs de Zagreb, aux abords de la place Svetog Marka où sont édifiés le palais présidentiel et le parlement, le drapeau européen flotte aux côtés du drapeau croate. La Croatie ne fait pas encore partie de l’Union Européenne, mais le processus est lancé. Et c’est avec l’espoir de sa prochaine intégration que Guillaume et Nicolas sont venus poursuivre leurs études de médecine dans ce pays d’ex-Yougoslavie. Des dizaines de Français étudient à l’Ecole de médecine de la capitale croate. Tous ont échoué au concours organisé à la fin de la première année appelée «P1», et qu’il n’est possible de tenter que deux fois. Parfois arrivés si près du numerus clausus (qui établit le nombre de nouveaux médecins pouvant exercer chaque année), ils ont refusé d’abandonner leur projet professionnel et ont décidé de partir faire médecine à l’étranger.

Choix. Autrefois c'était vers la Belgique que ces étudiants se tournaient. Or les voisins belges ont mis un frein à l'arrivée massive de Français. Eté 2007, alors qu'il attend les résultats de sa 2ème P1, Guillaume, étudiant à Paris 11, se renseigne sur des alternatives en cas d'échec. Il regarde quelles sont les conditions pour faire médecine dans les pays de l'UE et voit que pour des questions de langue ou de critères propres à chaque pays, il ne pourra pas déposer son dossier. Thomas, Vendéen de 22 ans, a trouvé lui «des infos sur des facs de médecine en Lituanie, République Tchèque, Hongrie et Roumanie». Ces p