C’était, il y a un an, tout juste. Le Dr Oumarou Dopsoumna, 36 ans, médecin camerounais à l’hôpital de Belley (Ain) venait de recevoir un coup de téléphone de la préfecture pour lui annoncer la bonne nouvelle : il peut rester en France. On lui accorde un visa. Il va pouvoir continuer d’exercer à l’hôpital de la ville, comme gastro-entérologue. Ici, tous les médecins l’ont défendu, ont même manifesté dans la rue pour qu’il puisse rester. La raison de cette mobilisation? Sans lui et sans quelques autres praticiens à diplôme étranger, leur établissement ne pourrait pas marcher.
L’histoire de l’hôpital de Belley n’est pas unique. Elle est comme un condensé de la situation abracadabrantesque de tous ces hommes et femmes qui ont permis et permettent encore à des hôpitaux de taille moyenne de maintenir leur activité. Ces médecins ne sont pas tous de nationalité étrangère, mais tous ont fait leurs études de médecine dans un pays extérieur à l’Union européenne. Beaucoup sont venus dans les années 90, en particulier d’Algérie en raison de la guerre civile, mais aussi d’Afrique noire, ou en provenance des pays de l’Europe de l’Est. Certains venaient pour terminer une spécialité, d’autres pour parfaire leur formation.
Leur arrivée tombait fort à propos. Au début des années 90, les hôpitaux de l’Hexagone ont commencé à connaître quelques difficultés de recrutement, en particulier dans les petits hôpitaux, et dans certaines disciplines comme l’urgence ou la chirurgie où il y a de fortes con