Menu
Libération

Les CV anonymes se cherchent encore

Article réservé aux abonnés
Le principe ne fait pas l’unanimité, car jugé peu efficace.
publié le 19 octobre 2009 à 0h00

Il était passé avec peine, mais plus rien ne semblait pouvoir lui résister. En 2006, le Sénat avait adopté l'amendement de Nicolas About (UDF à l'époque) sur le curriculum vitae anonyme dans la loi sur l'Egalité des chances. Unvéritable succès. Mais voilà, alors que le Parlement l'avait voté, le CV anonyme a fini aux oubliettes. «Il n'a jamais fait l'objet d'un décret d'application, se souvient Dominique Sopo, président de SOS racisme. C'est stupéfiant qu'on n'applique pas des lois.»

A l'époque, le gouvernement De Villepin et les partenaires sociaux (Medef en tête) avaient grincé des dents à l'idée d'obliger les entreprises à l'appliquer jusqu'à parvenir à faire définitivement enterrer le projet. Ses détracteurs lui reprochaient notamment d'être lourd à mettre en place et inefficace. Si le candidat passait la barre du CV, il se ferait recaler à l'entretien. «Cette remarque est extrêmement faible. D'abord, pour être embauché, il faut être reçu. Or, on écarte souvent les CV qui ne correspondent pas à la norme. Ensuite, ça permettait de franchir une étape et de briser les préjugés grâce à une rencontre», estime Dominique Sopo, farouche défenseur du procédé.

Doutes. Au sein de l'association A compétences égales, on est plus nuancé. Cette association qui regroupe quarante cabinets de recrutement qui luttent contre les discriminations (soit la moitié des cabinets existants, selon eux) s'est livrée à un sondage parmi ses adhérents. Il appar