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Libération

Un dollar faible qui fait les affaires de la croissance

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par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 21 octobre 2009 à 0h00

La position officielle Les autorités américaines n'ont jamais varié d'un iota : «Un dollar fort basé sur des fondamentaux solides» est dans l'intérêt des Etats-Unis, comme vient encore de le répéter Lawrence Summers, le conseiller économique de la Maison Blanche.

Ce que cela cache Washington se satisfait parfaitement de la situation d'un dollar qui se dévalue. Paul Krugman, prix Nobel d'économie, a dit tout haut, en début de semaine, ce que tout le monde pense tout bas outre-Atlantique : «Un dollar faible est bon pour les exportations américaines et nous aide à résorber notre abyssal déficit commercial.» Pour autant, il serait inexact de croire qu'il existe une stratégie délibérée visant à affaiblir le dollar : dans un système de change libre, ce sont les marchés financiers qui décident, les autorités monétaires ne pouvant intervenir qu'à la marge. Mais, «la Réserve fédérale y a concouru en décidant une injection massive de liquidités dans le système financier pour soutenir l'économie américaine, rappelle Laurence Boone, chef économiste France à Barclays Capital. Cette politique, qui n'a aucun équivalent dans le monde, a participé à l'affaiblissement du dollar.»

Les risques La seule chose qui pourrait inquiéter les Etats-Unis, c'est qu'un effondrement brutal se produise, accompagné des mouvements incontrôlables sur le marché des changes, «ce qui obligerait les autorités monétaires américaine, européenne, japonaise à intervenir. Mais on e