La note confidentielle signée du préfet des Côtes-d'Armor, Jean-Louis Fargeas, révélée hier par le Télégramme de Brest et Ouest-France, a provoqué une déflagration dans le landerneau agri-environnemental breton. Dans ce document de onze pages daté du 4 septembre et adressé au Premier ministre, au ministre de l'Intérieur et à la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, un représentant de l'Etat avoue pour la première fois son impuissance. Et pointe sans détour les pratiques de l'agriculture intensive comme cause principale des marées vertes qui empoisonnent le littoral.
Secret. Après avoir dressé un état des lieux plutôt décourageant des mesures engagées, les conclusions du document sont accablantes. En l'absence d'une évolution des pratiques agricoles qui «n'est pas envisageable pour le moment, le phénomène des algues vertes ne peut que perdurer», écrit le préfet. Pour une «diminution visible et notable» des marées vertes, il faudrait en passer, estime t-il, par «un changement profond des pratiques agricoles sur les secteurs concernés».
Il s'agit, pour ces secteurs, ni plus ni moins que de «révolutionner» les pratiques et de «changer complètement le modèle existant». Jean-Louis Fargeas préconise même «l'arrêt total de l'agriculture» sur les bassins versants concernés par les marées vertes avec «conversion totale des terres en prairies fauchées», seule solution «qui aurait un impact mar