Un savant coup de pub, organisé pour faire oublier les bonus outrageux versés aux patrons des grandes entreprises ? L’idée, paraît-il, est venue de Jacob Wallenberg, héritier de la célèbre dynastie du même nom, qui règne sur l’économie suédoise depuis cinq générations. Lors d’une assemblée des actionnaires de la société d’investissement Investor, contrôlée par la famille Wallenberg, celui-ci a proposé qu’une partie du salaire flexible versé au PDG dépende des efforts de ce dernier pour recruter des femmes aux postes à responsabilité. Börje Ekholm, big boss d’Investor, a du pain sur la planche. Pour le moment, seuls trois des dix membres du conseil d’administration (CA) d’Investor sont des femmes. Une seulement siège à la direction de la société. Rien de bien spécial en Suède, où les hommes représentent toujours 81% des effectifs des CA d’entreprises cotées en Bourse.
La gauche veut imiter la Norvège et introduire des quotas. Un système qui a permis, en moins de trois ans, d'imposer 40% de femmes au sein des conseils d'administration. La majorité de centre droit est contre. Début septembre, la ministre centriste de l'Industrie, Maud Olofsson, a fait savoir que «ce n'était pas de la responsabilité des politiques» d'imposer l'égalité des sexes à la tête des entreprises.
Petra Hedengran, qui est la seule femme à siéger à la direction d'Investor, est elle aussi opposée aux quotas. D'ailleurs, dit-elle, «la représentation des femmes au sein des CA n'est qu'une question