L'uranium français stocké en Russie va-t-il recevoir la visite d'officiels français ? Peut-être. C'est l'un des effets papillon des révélations faites par Libération, selon lesquelles d'importants volumes d'uranium appauvri français étaient stockés en Russie. De l'uranium de retraitement français qui sort de La Hague est régulièrement envoyé en Russie, dans le complexe atomique de Seversk (ancien Tomsk-7) pour être réenrichi. Au cours de ce processus, 90% des volumes, jusqu'à présent inutilisés, restent sur place.
Sites secrets. Découvrant l'existence de ces stocks de matières nucléaires françaises en Russie, le ministre de l'Environnement, Jean-Louis Borloo, a saisi le Haut Comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire (HCTISN). Objectif : faire la lumière sur le cycle du combustible nucléaire français dans sa globalité. Composé de politiques, d'industriels du nucléaire mais aussi de membres de la société civile, ce comité s'est réuni lundi. Outre l'audition des acteurs concernés par le circuit de ces matières (Areva, EDF, Agence nationale pour la gestion des déchets ...), le HCTISN a l'intention «d'examiner la faisabilité d'un déplacement sur certains sites d'entreposage d'uranium appauvri (en France et à l'étranger) en relation avec l'activité nucléaire française».
A l'étranger ? Les sites russes sont dans le collimateur. Or, les complexes atomiques y sont fermés aux étrangers. Même l'ex-conseiller nucléaire de l'a