Il ne fait plus bon travailler pour un hedge fund aux Etats-Unis. Vilipendés par l’opinion publique après l’effondrement des marchés financiers, les fonds spéculatifs sont pris pour cible par le FBI. L’arrestation la semaine dernière du milliardaire américain d’origine sri-lankaise, Raj Rajaratnam, gérant du fonds Galleon et de cinq de ses informateurs pour délits d’initiés, a jeté un froid à Wall Street.
Les accusés, dont trois hauts dirigeants de grandes sociétés américaines (Intel, IBM, McKinsey), risquent vingt ans de prison et 5 millions de dollars (3,3 millions d'euros) d'amende. Tous pris la main dans le sac lors d'écoutes téléphoniques. «Je jure devant Dieu… Tu m'envoies en prison, si tu parles», lance ainsi au bout du fil Danielle Chiesi, qui travaille pour un fonds. L'affaire, déclenchée en 2007 grâce à un témoin anonyme devenu l'informateur de la police fédérale, signale un tournant dans la lutte contre les délits financiers. Faute d'avoir su détecter l'escroquerie de Bernard Madoff, les autorités s'attaquent à la criminalité en col blanc. «Il faut que cette affaire serve de sonnette d'alarme pour Wall Street», martèle le procureur fédéral de New York. Des traders n'excluent pas une vague d'arrestations frappant le secteur.
En attendant, la presse américaine se dit perplexe devant ces délits d'initiés si peu «lucratifs» - 20 millions de dollars sur trois ans -, dont le cerveau vient d'être libéré contre une caution de 100 millions de dollars. La pr