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Libération

Second coup de barre pour Messier

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Déjà attaqué à New York, l’ex-magnat de Vivendi a été renvoyé en correctionnelle hier en France.
publié le 23 octobre 2009 à 0h00

Nouveau procès en vue pour Jean-Marie Messier. Mais cette fois-ci, en France. Alors que l'ancien patron de Vivendi Universal se défend en ce moment à New York dans le cadre d'une «class action» (procédure collective d'actionnaires), la justice française le renvoie devant le tribunal correctionnel, lui et plusieurs anciens dirigeants et cadres de son groupe, dont Guillaume Hannezo (1), l'ex-directeur financier, et Edgar Bronfman Jr, l'ancien vice-président du groupe et représentant de la famille propriétaire d'Universal. Dans une ordonnance datée du 16 octobre, Jean-Marie D'Huy, le juge d'instruction en charge de l'affaire, a pris à contre-pied le parquet, qui réclamait un non-lieu général. Il estime qu'il existe suffisamment de charges pour faire condamner Messier pour abus de bien sociaux, informations fausses ou trompeuses et manipulation de cours.

Si ses conclusions ne sont pas surprenantes - le juge D'Huy, qui a repris l'instruction en cours de route, n'a fait que suivre le gros de l'enquête mené par ses prédécesseurs René Cros et Henri Pons -, le timing de ce renvoi, lui, est assez bizarre. Depuis des années, l'instruction (démarrée en 2003) était au point mort et le réquisitoire du parquet datait de janvier 2009. «Il a donc fallu neuf mois à D'Huy pour rédiger son ordonnance, comme par hasard, au moment où Vivendi doit se défendre de la class action à New York, réagissait hier Olivier Metzner, l'avocat de Messier. La coïncidence est curieuse.»