Le sujet s’annonçait comme un exercice compliqué pour un gouvernement en délicatesse budgétaire avec sa majorité. Comment la pragmatique ministre de l’Economie, Christine Lagarde, allait-elle justifier le fait d’exonérer les banques d’une contribution exceptionnelle en ces temps de déficits abyssaux ? Alors même que ces dernières, sauvées tout récemment de la débâcle par l’Etat, se rétablissent très rapidement et engrangent à nouveau des bénéfices. A la surprise générale et dans un Hémicycle traditionnellement déserté le vendredi après-midi, le principe d’une surtaxation exceptionnelle de 10% des banques en 2010, proposée par le président de la commission des finances socialiste, Didier Migaud, a été adopté. Par 44 voix contre 40, dont deux UMP, et grâce à une forte mobilisation de la gauche (30 socialistes, 5 verts et communistes).
«trompé de bouton». Un résultat que l'on doit à un emmêlage de pinceau pour le moins cocasse… Le député UMP de Paris Jean-François Lamour, qui avait pourtant voté quelques jours plus tôt l'amendement en commission des finances (il y avait été adopté par 20 voix contre 11, dont 5 issues de la majorité), a expliqué qu'il s'était «trompé de bouton» comme cela peut arriver à l'Assemblée. Un «incident technique», dit-il, que la gauche s'est empressée de qualifier de «lapsus politique». Ce qui ne change rien au résultat : même sans la «boulette» invoquée par l'ancien champion d'escrime, cette surtaxe bancaire