Angela Merkel n'avait jamais caché son opposition à la loi sur le nucléaire, adoptée en 2002 sous le gouvernement Schröder. Dans l'accord de coalition présenté samedi à la presse et que les deux partenaires du gouvernement Merkel 2, la CDU et les libéraux du FDP, vont signer aujourd'hui, le volet énergie figure en bonne place. Désormais à la tête d'une majorité conservatrice, la chancelière va pouvoir revenir sur le texte honni des producteurs d'électricité et allonger la durée de vie des 17 centrales allemandes en activité. «La sortie du nucléaire est une erreur face à la crise de l'énergie, à l'envolée du prix de l'électricité et à la dépendance énergétique de l'Allemagne», avait décrété Merkel en 2007. Le pays importe en effet de Russie un tiers du gaz et du pétrole qu'il consomme.
Petit retour en arrière : en 2000, la majorité des Verts et des sociaux-démocrates de Gerhard Schröder entame des négociations avec les producteurs d’électricité en vue de sortir, à terme, du nucléaire. Deux ans plus tard, un accord est signé, prévoyant la fermeture de toutes les centrales allemandes d’ici 2020, et le développement des énergies renouvelables. Les géants de l’électricité (EON, RWE, EnBW et Vattenfall) font, eux, le dos rond en attendant le retour de la droite au pouvoir… Mais si le nucléaire représente près d’un quart de l’électricité produite outre-rhin, la technique se heurte à une population majoritairement hostile : selon les sondages, 53% des Allemands y sont opposé