Avant d’être maire de Saint-Etienne (Loire), le socialiste Maurice Vincent était économiste. Une expérience professionnelle qui lui est aujourd’hui utile. En succédant, en mars 2008, à l’UMP Michel Thiollière, il a découvert des finances municipales plombées par des prêts particulièrement toxiques. Il a réussi à négocier avec les banques. Mais pas toutes. Aujourd’hui, il décide d’assigner l’une d’entre elles, la Deutsche Bank, pour faire annuler un prêt de 20 millions d’euros contracté par la précédente équipe municipale, arguant de deux motifs. Le défaut de conseil de la banque, qui n’aurait pas informé les élus des risques encourus. Et l’illégalité de ce contrat, une collectivité n’étant pas autorisée à la spéculation.
Saint-Etienne est la première collectivité en France à attaquer une banque pour ces raisons. Mais elle risque d’être suivie par d’autres. Contractés avant la crise, ces prêts se révélaient très intéressants à court terme. Mais potentiellement explosifs au bout de quelques années, la plupart reposant sur d’imprévisibles variables. C’est le cas de celui obtenu auprès de la Deutsche Bank par Saint-Etienne. Jusqu’ici, son taux d’intérêt était de 4,3 %. Mais, à partir d’avril 2010, il passera à… 24 %.
Le prêt en question, produit financier complexe, pariait sur la parité du franc suisse et de la livre sterling. Pari perdu, cette dernière s’étant effondrée. Coût pour la ville de Saint-Etienne : 3,7 millions d’euros par an. S’il fallait rembourser cette somme par l’i