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«Erika» : Total est-il le maillon faible ?

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Justice. En appel, l’ex-PDG de la firme pétrolière Thierry Desmarest s’est défaussé de toute responsabilité dans le naufrage du tanker en 1999.
Le tanker «Erika» le 12 décembre 1999. (Reuters)
publié le 28 octobre 2009 à 0h00

«Un maillon faible dans la chaîne a failli et ce maillon faible, ce n'est pas Total.» Voilà comment Thierry Desmarest, PDG de la société pétrolière Total SA depuis 1995, a résumé sa vision du naufrage de l'Erika, hier au palais de justice de Paris. Cité comme témoin par l'une des parties civiles lors de la quatrième semaine du procès en appel, le patron de Total a ajouté que tous les maillons de la chaîne du transport maritime devaient assumer leurs responsabilités, et pas seulement les mieux pourvus financièrement. Tout l'objet du procès en appel pour Total est de faire reconnaître que le jugement de première instance, qui l'a reconnu coupable d'une faute d'imprudence pour avoir affrété un bateau trop vieux et mal entretenu, lui a imputé des responsabilités qui ne sont pas les siennes.

Mais alors, quel est ce maillon faible, lui ont demandé les avocats des parties civiles. «Je suis frappé par le fait que ce navire, qui s'est cassé en deux en décembre 1999, avait subi, un an avant la catastrophe, la grande visite quinquennale d'inspection obligatoire pour les pétroliers et fait l'objet de travaux de réparations au chantier naval de Bijela [Monténégro, ndlr]», a laconiquement rappelé le PDG.

Ces travaux, effectués en cale sèche et supervisés par la société de classification italienne Rina, ont été largement mis en cause en première instance. Ils apparaissent comme insuffisants et faits au moindre prix face à l’état de corrosion du navire en f