C'était bien la peine de s'offrir un aller-retour express au pays du comté et de discourir près d'une heure sur la «crise exceptionnelle» et le «nouvel élan pour l'agriculture française»… Hier, les organisations agricoles ont accueilli avec tiédeur, dans le meilleur des cas, les annonces de Nicolas Sarkozy, qui présentait dans le Jura son plan pour l'agriculture. Pourtant, le Président, qui assurait en septembre qu'il n'y aurait «plus de chèque à la FNSEA», n'était pas venu les mains vides : 650 millions d'euros d'aides et un milliard d'euros de prêts ont été annoncés pour aider les agriculteurs à se maintenir à flot en plein marasme économique. Le nez dans son discours, entre deux considérations générales sur «la terre» comme élément de l'identité nationale et la volonté de «refonder la politique agricole comme nous sommes en train de refonder le capitalisme», Nicolas Sarkozy a présenté un plan exceptionnel et annoncé une série de réformes à venir. En espérant que cela suffira à ramener la sérénité dans le monde agricole.
Où iront ces 650 millions ?
Un milliard d'euros de prêts sur cinq ans seront accordés par les banques à un taux bonifié, pour aider à faire face aux problèmes de trésorerie. Une mesure qui coûtera à l'Etat 60 millions, permettant aux taux de descendre à environ 1,5%. Un peu juste pour Jean-Michel Lemétayer, le patron de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), qui ava