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Libération

Les subprimes refont surface aux Etats-Unis

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Finance. La banque centrale américaine révèle que ces prêts risqués sont revenus à leur niveau de 2006.
publié le 28 octobre 2009 à 0h00

On prend les mêmes et on recommence. Eux, ce sont ces familles américaines baptisées «ninja» («no income, no job, no asset», soit «pas de revenu, pas d’emploi, pas de patrimoine») qui ont été gavées aux crédits subprimes par des établissements financiers d’outre-Atlantique… Jusqu’à l’implosion financière.

Loin d’avoir disparu, les subprimes font un retour en force. Une étude de la banque centrale américaine (Fed) révèle que la part de marché des nouveaux prêts immobiliers accordés à des ménages au profil financier risqué est revenue à son pic de 2006. John Krainer, un économiste de la Fed, précise que la part des emprunteurs non éligible à un creditprime, c’est à a dire sans solides garanties de remboursement, a dépassé à nouveau la barre des 20 %. De quoi frémir? Tout dépendra de la suite des événements.

La Fed, loin d’être inquiète par cette nouvelle donne, se contente de préciser que ces crédits hypothécaires sont très différents de ceux d’avant-crise. Un exemple : les subprimes nouvelle mouture ne sont pas titrisées. En clair, les institutions financières qui accordent ces crédits ne les revendent pas (contre des dollars sonnants et trébuchants) à d’autres investisseurs qui héritent des créances et des risques associés. Véritable pousse-au-crime, cette astuce financière permettait aux banques de conserver une capacité à distribuer des crédits.

Cette fois, les prêts hypothécaires sont distribués par trois organismes parapublics (Fannie Mae, Freddie Mac et Ginnie Mae). Trois