Menu
Libération

Des hypers abus lucratifs

Article réservé aux abonnés
Face à l’échec de la loi LME censée faire baisser les prix et moraliser la distribution, l’Etat assigne en justice neuf enseignes.
Une femme dans un supermarché. (© AFP Mychele Daniau)
publié le 30 octobre 2009 à 0h00

«Une façon de faire pas responsable», s'est étranglé mercredi Jérôme Bédier, le grand défenseur des hypermarchés. L'incontournable patron de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) venait d'apprendre par la voix du secrétaire d'Etat au Commerce, Hervé Novelli, que le gouvernement assignerait en justice Auchan, Carrefour, Casino, Cora, Leclerc, Système U et trois autres enseignes de secteurs non-alimentaires, pour avoir eu des pratiques abusives à l'égard de leurs fournisseurs. Un coup de tonnerre qui intervient alors que, depuis quelques semaines, des attaques en règle sont menées par des élus de la majorité et de l'opposition contre la loi de modernisation de l'économie (LME).

Celle-ci devait éradiquer les mauvaises pratiques en cours dans les rayons des grandes surfaces. Un rapport d'exécution doit être rendu avant la fin de l'année mais, un an à peine après son entrée en vigueur, cette loi phare voulue par Nicolas Sarkozy pour coller à son image de président du pouvoir d'achat, montre des signes d'échec. Patrick Ollier, président UMP de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, a dénoncé son contournement par «des méthodes inacceptables». Le président PS de la commission des finances, Didier Migaud, a carrément réclamé sa «révision urgente». Elle aurait mis «les producteurs à la merci de la grande distribution, en instaurant la négociabilité totale des prix entre fournisseurs et distributeu