«Neuf ou dix coups de fusils», énumère le procureur de la République, Michel Valet. Le chauffeur-livreur de la société de transport Senges, une entreprise familiale basée à Toulouse, a rechargé cinq fois son fusil de chasse de calibre 12 à deux coups pour abattre son patron et le fils de ce dernier, vendredi vers 7 heures du matin. Le double homicide s'est produit les locaux de Senges, situés dans la zone industrielle de Fondeyre, dans le nord de la périphérie toulousaine.
Pourquoi un tel geste de cet homme de 47 ans, père de deux enfants majeurs, qui s'est ensuite rendu sans résister ? «Eric, qui a ramé toute sa vie professionnelle, avait enfin l'occasion de souffler un peu, tente d'expliquer un de ses collègues pour justifier un geste injustifiable. Le patron la lui a fait louper.» Ce patron aurait en effet refusé de laisser son chauffeur quitter l'entreprise pour une autre au motif qu'il avait encore un préavis à y effectuer. L'auteur des coups de feu voyait ainsi disparaître la perspective d'un «salaire correct et d'un emploi garanti» de chauffeur de bus chez le transporteur public toulousain Tisséo, selon ses collègues de travail.
Un premier accrochage avec l'employeur a eu lieu lundi quand Eric a évoqué son départ. Un deuxième, plus sévère, s'est déroulé mercredi lorsque le chauffeur a formellement déposé sa demande de démission. «Ils se sont pris la tête», croit savoir la mère d'un salarié de Senges interrogée par l'