Quelle drôle d’idée que de faire le portrait de François Brottes ! Il n’est pas pipole, pas bling-bling, il ne polit pas de petite phrase qui fait le tour du landerneau-barnum médiatique. Il est juste député (PS) à l’Assemblée nationale. Mais de ceux qui cachent un lit dans leur placard. Distingué comme le député le plus actif (sur 577 élus) en 2008. A peine a t-on franchi le seuil de son petit bureau au palais Bourbon qu’il embraye, avec sa diction précise et son débit de mitraillette : le statut de la Poste, EDF, les antennes mobiles, la fracture numérique du territoire… Ses combats du moment. En bras de chemise, la fenêtre grande ouverte, il tire à petites bouffées pressées sur son cigarillo. S’excuse et l’éteint vivement, avant de vous demander s’il peut reprendre…
Si l'on a choisi de s'arrêter sur le cas Brottes, c'est qu'il est devenu, notamment sur les services publics, une figure incontournable. A l'Assemblée, s'entend. Parce que cet homme-orchestre met la sourdine, à deux pas de là, rue de Solferino, la maison du PS. Sauf pour Razzy Hammadi, le jeune secrétaire national aux services publics, son alter ego au parti et qui surréagit à l'idée du portrait : «Fabuleux, je l'adore ! Dommage que personne ne le connaisse.» Ils se parlent tous les jours, par SMS du moins, mais quand on demande à Hammadi à quel courant du PS le député peut bien appartenir, c'est une vraie colle : «Motion A ? Motion B ?» François Brottes, lui, se dit «fabiusien». On n