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TRIBUNE

Paradis fiscaux : remontons sur le ring

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par Vincent Drezet, (Snui), Olivier Blamangin, (CGT), Anousheh Karvar, (CFDT), Gérard Gourguechon, (Attac), Maylis Labusquière, (Oxfam France - Agir ici) et Jean Merckaert, (CCFD-Terre solidaire)
publié le 2 novembre 2009 à 0h00

Annonçant la fin des paradis fiscaux à la veille du G 20 de Pittsburgh, le président de la République pensait-il avoir mis KO ces trous noirs de la finance mondiale ? Depuis le 2 avril à Londres, le G 20 a certes semblé emporter le premier round et la France a mouillé le maillot, mais les coups infligés au secret bancaire suisse ou aux clients américains d’UBS sont loin d’avoir mis les paradis fiscaux au tapis. Au contraire, le combat s’annonce long, et âpre. Au-delà des affirmations de principe, le dispositif mis en place à ce jour par le G 20 et l’OCDE est aisément contournable.

Pire, si la détermination affichée n’est pas maintenue dans les mois - et les années - qui viennent, les avancées de 2009 n’auront servi à presque rien, sinon à donner un blanc-seing aux utilisateurs des paradis fiscaux et judiciaires.

Ainsi, selon les critères retenus par le G 20, un paradis fiscal n’a pour rentrer dans le rang qu’à signer douze traités de coopération fiscale, alors que la planète compte plus de 230 territoires susceptibles de signer de tels accords. Ainsi en est-il de Monaco, à qui il a suffi de signer des traités avec des pays tels qu’Andorre, les Bahamas, le Liechtenstein ou le Luxembourg pour être «blanchi» ! Au rythme où vont ces petits arrangements entre amis, la liste «grise» des paradis fiscaux sera quasiment vide en 2010 ! Exit la transparence promise.

Premières victimes : les pays pauvres, qui n’ont pas les moyens de négocier ces traités et dont les budgets publics sont pou