Menu
Libération

Pour McDo, l’Islande n’est plus au coût du jour

Article réservé aux abonnés
Crise . L’américain a quitté l’île ce week-end. Les produits, tous importés, lui revenaient trop cher.
publié le 2 novembre 2009 à 0h00

Il faut vraiment que les Islandais soient au fond du trou pour faire la queue pendant des heures à seule fin de manger un dernier McDo. Samedi, les accros se sont ainsi rués dans les trois McDonald’s de Reykjavik pour profiter des derniers nuggets et autres Big Mac, avant que l’enseigne ne remballe définitivement la marchandise. Cela paraît fou mais, en raison des coûts entraînés par l’effondrement économique de l’Islande, ruinée par la faillite de son système bancaire, la célèbre marque américaine, apparue sur l’île en 1993, a décidé de fermer boutique. Le pays devient un des rares d’Europe (avec l’Albanie, l’Arménie et la Bosnie-Herzégovine) à se trouver totalement dépourvu de McDo.

Pourquoi l’Islande est-elle la seule à subir cette double punition alors que la crise touche toute la planète? L’explication est aussi simple que rapide. Le marché islandais étant trop petit pour fabriquer les produits nécessaires, McDonald’s exige que tout ce qui est servi dans les restaurants de l’île soit importé, des emballages au fromage en passant par la viande et les légumes. Les établissements de Jon Gardar Ogmundsson (le propriétaire de Lyst, opérateur des McDonald’s en Islande) importaient jusqu’à présent leurs produits d’Allemagne, mais les coûts ont doublé avec l’effondrement de la couronne islandaise - depuis mars 2008, la valeur de l’euro par rapport à celle-ci s’est accrue de 80%.

La fermeture ne tient pas au succès de McDo : les restaurants «n'ont jamais été aussi remplis,