Il est aisé de dénoncer l’imbécillité d’un impôt. Pour une raison simple : tous les impôts sont plus ou moins imbéciles, dans le sens où ils taxent des personnes et des activités que, dans l’absolu, il serait souhaitable de ne pas taxer. Les choses se compliquent quand, après avoir annoncé fièrement la suppression d’un impôt imbécile, les responsables politiques se mettent en quête de nouvelles recettes permettant de financer les dépenses que chacun considère par ailleurs comme souhaitables : éducation, santé, routes, retraites… L’exercice peut alors se révéler périlleux, d’autant plus qu’en matière d’impôts, il est toujours possible de trouver plus imbécile que soi. Les récents débats sur la taxe professionnelle (TP) illustrent à merveille cette cruelle réalité.
Récapitulons. La TP repose actuellement sur la valeur du capital (bâtiments, machines, équipements) utilisé par les entreprises. Jusqu’en 1999, elle reposait également sur la masse salariale, avant que cette part salariale de la TP ne soit supprimée par Dominique Strauss-Kahn, dans un souci de rééquilibrage de notre système fiscal, dont maints rapports ont démontré qu’il reposait excessivement sur le travail. De façon générale, rappelons que tous les impôts reposent soit sur les facteurs de production (capital ou travail), soit sur la consommation. Lorsqu’ils reposent sur le capital, ils peuvent peser soit sur le stock de capital (comme la TP), soit sur les flux de revenus issus de ce capital (profits, dividendes, in