Au pied des grues du chantier, on a conservé des petits châteaux d'eau typiques. Ferraille rivetée, entretoises rouillées, restes des terres maraîchères qui alimentaient Nantes (Loire-Atlantique) en carottes primeurs. «Les réservoirs donnent un petit air Bagdad café… Côté logements, c'est entre casbah et corons», dit Luc Vissuzaine, chargé de projet. L'habitat serré dégage des espaces publics soignés. Le chantier a vu d'abord surgir la médiathèque, il y a deux ans. L'école a connu sa première rentrée. A un jet de motte de terre des potagers familiaux, deux stations de tram relient déjà le centre-ville, à dix minutes.
Lancée en 2003, la Zone d'aménagement concerté (ZAC) Bottière-Chénaie de Nantes, qui ne s'est renommée écoquartier qu'après coup, maintient des traces du paysage et du petit patrimoine : longères «pas terribles mais pas si moches», murs de pierre grise, anciens réservoirs. 1 600 nouveaux logements doivent être construits d'ici cinq ans et 43 architectes planchent sur les opérations confiées à des promoteurs privés. «Les objectifs sont contradictoires : on veut la qualité, l'écologie et, en même temps, du social. On n'est pas parfait, mais on ne voulait pas faire un quartier pour bobos», note Luc Vissuzaine. Prévisions affichées : 25 % d'habitat social, 45 % de logements «abordables», à des prix 20 % inférieurs au marché immobilier, dédiés aux jeunes ménages pour qui l'immobilier est devenu inaccessible dans Nantes et le reste à