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CIT a fait fausse route

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Finance . Avec 44 milliards d’euros de passif, la banque américaine rentre dans le Top 5 des banqueroutes.
par Catherine Taunus, Washington, intérim
publié le 3 novembre 2009 à 0h00

Le groupe américain CIT, spécialiste de l’affacturage, vient de se réfugier sous le chapitre 11 de la loi sur les banqueroutes. La banque d’un bon million de petites et moyennes entreprises affiche un passif de 65 milliards de dollars (44 milliards d’euros). Ce qui classe CIT dans le top 5 des plus grosses banqueroutes américaines, derrière les banques Lehman Brothers et Washington Mutual, le groupe de télécoms Worldcom et le constructeur General Motors.

Ombre. La société centenaire CIT fait d'ordinaire partie de celles dont on ne parle pas. Elle travaille dans l'ombre de ses clients commerçants, restaurateurs, entreprises de mode… en leur prêtant de l'argent ou en s'occupant pour eux du recouvrement de créances. Malheureusement «les banquiers de CIT ont été pris par la fièvre des grandes affaires», dit le consultant Emanuel Weintraub. Le PDG de CIT, Jeffrey Peek, un ex de Credit Suisse First Boston et de Merrill Lynch, a voulu jouer dans la cour des grands. Il a déménagé son siège social de Livingston dans le New Jersey vers un immeuble de la prestigieuse Ve avenue à New York. Et surtout il s'est lancé dans des tas «de prêts immobiliers sophistiqués… sans valeur», poursuit Weintraub. Ces prêts subprimes et des prêts étudiants ont mis en danger la banque qui se trouve à court de liquidités.

«C'était une très bonne petite banque, Wall Street l'a coulée», dit Weintraub. L'Etat américain a bien injecté 2,3 milliards de dollar