Le groupe Areva ne pourra plus mettre uniquement sur le dos de son client finlandais les problèmes qu’il rencontre dans la mise au point de son produit phare, le réacteur nucléaire EPR. Les sérieuses réserves émises, lundi, par les autorités de sûreté nucléaire britannique, française et finlandaise sur le système de sûreté de ce réacteur de troisième génération, censé être la vitrine à l’export de la haute technologie française, jette un gros froid sur ce chantier déjà enlisé dans les terres finlandaises.
Hier, deux anciennes ministres de l'Environnement, Corinne Lepage (Cap21) et Dominique Voynet (Verts), n'ont pas hésité à plaider pour un «moratoire» sur la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, tandis que Greenpeace exigeait «l'arrêt immédiat des chantiers EPR» en cours, à Olkiluoto en Finlande et à Flamanville (Manche) en France. Quant aux socialistes, ils réclament une commission d'enquête et un «débat national» sur le sujet. «La fabrication d'électricité nucléaire est une question trop sérieuse pour laisser perdurer l'opacité et la culture du secret qui entoure encore et toujours le nucléaire français», s'est ainsi indignée la députée de Moselle Aurélie Filippetti.
Pilote automatique. A l'origine de cet emballement, les systèmes de «contrôle-commande» de l'EPR, mis en cause par les autorités de sûreté européennes. De quoi s'agit-il ? Un réacteur doit être ausculté en permanence par des capteurs, qui envoient le