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Libération
Récit

Berlin : Opel à l’insurrection

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Après un an de tractations avec l’Allemagne, General Motors décide de ne plus vendre sa filiale et annonce 10 000 suppressions d’emplois. Révolte du gouvernement et des salariés.
publié le 5 novembre 2009 à 0h00

Inquiétude des salariés et colère du gouvernement allemand. Jusqu’au bout, l’américain General Motors aura soigné la dramaturgie de ce feuilleton politico-industriel autour de la vente d’Opel. Hier, le géant américain a changé subitement de cap. Il garde la marque allemande sous son contrôle et annonce dans la foulée la suppression de 10 000 emplois en Europe (sur un total de 50 000). Les salariés allemands ont déjà prévu aujourd’hui une mobilisation massive sur les quatre sites de la marque outre-Rhin. Le mouvement devrait s’étendre à l’ensemble des sites en Europe dès demain.

Une gifle. La réaction des politiques à la volte-face de GM ne s'est pas fait attendre. «Le comportement de GM montre le visage haïssable du capitalisme moderne», s'énerve Jürgen Rüttgers, ministre-président conservateur de Rhénanie du Nord-Westphalie, où se trouve une usine du groupe. «Le comportement de GM est inacceptable», condamne Rainer Brüderle, le nouveau ministre de l'Economie d'Angela Merkel. Berlin exigera le remboursement du crédit de 1,5 milliard d'euros accordé à GM pour maintenir Opel à flot.

L’accord négocié par GM prévoyait de céder 20% du constructeur à l’équipementier Magna, allié à la banque russe Sberbank (35%) et au constructeur russe GAZ en échange de 500 millions d’euros de capital propre. GAZ, second constructeur russe, mettait à disposition ses concessionnaires et sites de production pour produire les Opel «made in Russia» qui devaient envahir