Dans ce cher vieux pays où l’esprit de corps se creuse la tête pour venir à la rescousse de ses crânes d’œuf qui ont failli, ils sont rares les banquiers français à avoir payé la note du krach financier. L’inspection des finances sait serrer les rangs sous la mitraille. L’un des siens, Daniel Bouton, le patron de Jérôme Kerviel et de la Société générale, est sorti du jeu avec les honneurs dus à son rang, passant le flambeau au successeur de son choix, Frédéric Oudéa. Privés ou mutualistes, les établissements de la place de Paris ont reconduit leurs états-majors en l’état. Charles Milhaud, le patron des Caisses d’Epargne, est donc le seul à avoir été violemment externalisé, voici un an. De là à en faire un bouc émissaire sacrifié pour préserver les intérêts de la caste énarchique, il faudrait voir à voir. Peut-être est-ce plutôt l’histoire d’une greffe qui n’a pas pris…
Octobre 2008. Les Ecureuils découvrent qu'ils couvent un casse-noisettes en leur sein. Leur trader fou les déleste de 752 millions d'euros. C'est sept fois moins que le score de Kerviel, mais le bis repetita ulcère le gouvernement, combleur de passifs et socialisateur de pertes. Pensant passer entre les gouttes et détourner les foudres de son «ami» Sarkozy, Charles Milhaud mésestime le ressentiment généré par la mutation à marche forcée qu'il a engagé. Son conseil de surveillance le débarque manu militari, sans aucune des prévenances habituelles entre gens de ce monde. Et qui surgit bientôt, pour empor