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Libération

La bouteille de champagne à moins de dix euros affole les producteurs

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publié le 5 novembre 2009 à 11h07
(mis à jour le 5 novembre 2009 à 11h09)

Sous l'effet de la crise, des hypermarchés envisagent de proposer pour les fêtes des champagnes à prix cassés. L'annonce a aussitôt provoqué l'inquiétude de nombreux opérateurs attachés à conserver le «roi des vins» dans l'univers du luxe.

«On a la volonté d'avoir des champagnes à moins de dix euros pour les fêtes», a déclaré Christophe Blaise, directeur de l'hypermarché Carrefour de Reims, tout en minimisant la portée de l'opération : «cela restera un produit d'appel qui ne touchera pas les vrais amateurs».

Les risques d'un effet braderie

Les professionnels du champagne craignent que de nombreux opérateurs, touchés par la crise, acceptent de brader leur produit à la grande distribution pour renflouer leur trésorerie. «Il y a dans la profession des personnes extrêmement endettées, alors la tentation de casser les prix est forte, mais vendre en deçà du seuil de rentabilité n'a aucun intérêt, d'autant que cela risque à terme d'atteindre également la valeur symbolique du champagne», estime Dominique Pierre, le PDG du centre vinicole Nicolas Feuillatte, la plus grande coopérative de la Champagne. Les viticulteurs ont, en effet, subi une chute des ventes de 19% au premier semestre et leurs stocks ont gonflé à près d'1,2 milliard de bouteilles en 2009.

Paul-François Wranken, le PDG du groupe Wranken-Pommery, a de son côté expliqué : «La crise que nous traversons est conjoncturelle. Elle n'est pas liée à la consommation mais bien un à un problème de déstockage». «Le manque