Deux ans (et cinq mois) déjà que le marché de l’électricité est ouvert à la concurrence, et une poignée seulement de clients résidentiels ont quitté EDF. Comment passer à la vitesse supérieure ? Le médiateur de l’énergie croît avoir trouvé la martingale. Il doit lancer ce matin sur son site Internet le premier comparateur, estampillé pouvoirs publics, des offres d’électricité. Il suffit d’entrer son code postal, le profil de sa consommation et l’écran s’éclaire de toutes les offres disponibles sur le marché. Le médiateur a beau se défendre qu’il ne s’agit pas d’une invite à quitter EDF, cet outil associé à un gros budget pour une campagne à la télévision en est le meilleur signal.

Chez Poweo, jeune concurrent d'EDF, on ne cachait pas, hier, sa satisfaction. «On demande depuis 2007 aux pouvoirs publics de faire de l'information ! Comment se fait-il que 60% des Français ignorent encore qu'ils peuvent changer de fournisseur ?» Fin août, le petit producteur affichait 260 000 clients pour l'électricité. Direct Energie en revendique 500 000 en comptant aussi les abonnés au gaz. En ajoutant GDF, qui vend lui aussi de l'électricité, le compteur des infidèles à EDF atteint juste le million (soit 3,4% du marché), selon la CRE, le régulateur du marché. Mais faire une information «objective»,«neutre», «indépendante», comme on l'affiche chez le médiateur, n'est-ce pas mission impossible ? De fait, la mise au point du comparateur a généré quelques fricti