Les petits actionnaires d'EDF ont applaudi à trois occasions, hier, lors de leur assemblée générale : à l'annonce qu'un buffet les attendait, à la conviction du président sortant, Pierre Gadonneix, que «le choix du nucléaire a été un pari gagnant» pour la France, enfin aux derniers mots prononcés par celui-ci :«Je suis très heureux d'avoir contribué à écrire un chapitre de l'histoire de cette entreprise, qui est sans doute la plus belle du secteur de l'énergie.» Des mots qui ont déclenché une bouffée d'émotion que le futur ex-patron d'EDF n'est pas parvenu à maîtriser. On a alors vu Gadonneix essuyer quelques larmes, tandis que le micro resté ouvert diffusait un de ces reniflements tristes que l'on entend rarement dans ce genre d'enceinte. Déjà bien intentionnée à son égard, l'assemblée lui est d'un coup devenue acquise.
Décret. Ce qui n'a pas été le cas avec Henri Proglio. Le patron de Veolia, qui a été choisi par l'Etat pour succéder à Gadonneix, assistait hier à l'AG d'EDF en tant que simple administrateur. Ce mandat a été renouvelé par 96,5% des actionnaires (3,4% ont voté contre, le chiffre le plus négatif). Proglio doit être désigné à la tête de l'entreprise, par décret, sur proposition d'un conseil d'administration renouvelé qui, comme l'a critiqué un des actionnaires, «ne comprend plus aucun ingénieur, que des HEC», à l'image de… Proglio. Sont en effet devenus administrateurs d'EDF hier, outre le patron de Lafarge, Bruno Laf