Après avoir créé la polémique en août en provisionnant un milliard d'euros pour ses traders, Baudouin Prot, patron de BNP Paribas tente de s'acheter une conduite. Hier, en même temps qu'il affichait de nouveaux bénéfices, il présentait aux côtés de Christine Lagarde les nouvelles règles encadrant les rémunérations des opérateurs de marché, en expliquant qu'il le faisait parce que c'était son «devoir» de citoyen. Il a accepté de répondre aux questions de Libération sur sa responsabilité de banquier en ces temps de crise.
Vous avez gagné 1,3 milliard d’euros au troisième trimestre, 4,5 milliards depuis le début de l’année. Est-ce le signe que la crise est derrière vous ?
Les résultats de BNP Paribas sur neuf mois portent à l’évidence la preuve que la crise financière est terminée, mais que la crise économique, elle, continue. Nous faisons de très bons résultats dans nos activités de marché, car leur fonctionnement s’est normalisé depuis l’année dernière. Les marchés actions et obligations se sont rouverts, et la demande en financement de nos clients (les grandes entreprises) est repartie à la hausse. En revanche, pour la banque de détail, notre coût du risque, qui est fonction du nombre de défaillances et d’impayés des petites entreprises et des particuliers, est en forte hausse.
Vous êtes donc parti pour réaliser une des meilleures années en 2009 en terme de profit…
Nos résultats sont solides, mais ce ne sont pas des bénéfices records. Ils doivent être rapportés à notre taille. Fin 2008, nos fonds propres étaient de 36,5 milliards d’euros. Ils sont de 61,5 milliards aujourd’hui. Nous sommes un des seuls groupes à avoir fait une acquisition majeure pendant la crise avec le rachat de Fortis en Belg