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Libération
Reportage

Champagne pour le mousseux

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Mourante en 1989, la société est-allemande Rottkäppchen est aujourd’hui leader sur le marché allemand.
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publié le 9 novembre 2009 à 0h00

La route serpente entre les coteaux du sud de la Saxe-Anhalt, le long de la Saale, l’un des affluents de l’Elbe. La petite départementale qui longe le fleuve est en partie pavée. Comme avant 1989. A Naumburg, chef-lieu d’arrondissement de 30 000 habitants, le chômage frôle les 17 %, deux fois plus qu’à l’ouest du pays. La porte de la gare grince et le souterrain qui mène aux quais est maculé de tags… Il suffit pourtant de s’éloigner de quelques kilomètres pour les trouver, ces «paysages fleuris» promis voici vingt ans par «le chancelier de l’unité», comme on appelle ici encore Helmut Kohl.

La route longe maintenant les coteaux viticoles qui entourent le château médiéval de Freyburg, l'un des plus vieux et le plus petit (650 hectares) des vignobles allemands. C'est là que se trouve le siège de Rotkäppchen, le fabricant de vin mousseux de l'ex-RDA. Rotkäppchen (le Petit Chaperon rouge) n'a rien à voir avec la célèbre légende :«Le nom a tout simplement été choisi à cause du capuchon de métal rouge qui entoure le bouchon de nos bouteilles depuis des générations», explique Ilona Kaiser qui guide le visiteur à travers l'histoire de l'entreprise. A Freyburg, c'est Rotkäppchen, pourtant promise à une mort certaine par la Treuhandanstalt, (l'organisme chargé de privatiser l'économie du régime communiste à la chute du Mur) qui a finalement mangé le loup. La marque, reprise en 1993 par le management faute de candidat, est la première entreprise de l'Est à avoir racheté l'un ap