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Libération

Onichtchenko, guerrier économique du Kremlin

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publié le 9 novembre 2009 à 0h00

Si Gazprom est vu comme le bras armé énergétique du Kremlin, on connaît moins le visage, plus modeste, de celui qui orchestre les guerres économiques de moindre importance : Guennadi Onichtchenko, «médecin hygiéniste en chef» du pays depuis 1996. L'embargo sur les vins géorgiens et moldaves en 2006, c'est lui ; la «guerre du lait» avec la Biélorussie, c'est encore lui. Cet ancien fonctionnaire soviétique arrive régulièrement en tête des «hommes qui comptent» dans le classement de l'hebdomadaire Vlast («Pouvoir»), mais personne n'est dupe ; ses décisions les plus retentissantes sont prises à un niveau supérieur.

En mars 2006, la situation avec la Géorgie et la Moldavie est tendue. Les deux ex-républiques soviétiques se sont détournées du Kremlin pour lorgner du côté de l'Europe et de l'Otan. De plus, elles bloquent l'entrée de la Russie à l'OMC. Riposte ? Guennadi Onichtchenko interdit l'importation des vins géorgiens et moldaves, qui contiennent des pesticides «hautement dangereux», portant un coup sévère aux industries viticoles géorgienne et moldave, qui exportaient 80% de leur production en Russie. La plupart des vignerons géorgiens n'ont pas les moyens de se payer des pesticides… En Moldavie, le président Voronine fait volte-face à temps et se rapproche de Moscou. Miracle : en 2007, l'importation des vins moldaves est progressivement rétablie.

Un autre sort attend la Géorgie. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko, «d