Depuis plusieurs années, la droite met chaque automne à l’ordre du jour de la discussion budgétaire cette mesure politiquement très casse-gueule : la fiscalisation des indemnités journalières (IJ) liées aux accidents du travail, qui touchent le plus souvent des salariés en bas de l’échelle sociale. Et chaque année, le texte est retiré in extremis ou rejeté.
Le résultat a toutes les chances d'être différent demain lors du vote qui suivra le débat dans l'Hémicycle de cet amendement jugé «immoral» par une gauche vent debout. Car cette fois, cette mesure «juste et courageuse», comme la qualifie le ministre du Budget, Eric Woerth, est proposée par le président du groupe UMP, Jean-François Copé, et soutenue par l'exécutif au grand complet ainsi que l'ensemble des présidents UMP de commissions.
Déjà adoptée en commission des finances, cette imposition des IJ versées au titre des accidents du travail s'appliquerait à partir de 2011 sur les indemnités perçues en 2010. Alors qu'à l'origine l'idée était de ne taxer que les arrêts de courte durée (inférieurs à vingt-neuf jours), la version finalement retenue modifie le régime fiscal de l'ensemble des indemnités pour accidents du travail, qu'ils soient de courte ou de longue durée. Pour ses promoteurs, cette mesure «d'équité», censée rapporter 150 millions d'euros, doit mettre fin à une «injustice» qui impose les indemnités pour maladie ou maternité alors qu'elle exonère les indemnités versées à la suite