C’est un classique de la vie politique. Il y a les bonnes intentions. Et puis les actes, souvent moins généreux. En votant vendredi matin à l’Assemblée nationale un budget consacré à l’aide publique au développement (APD) minimaliste, la France n’échappe pas à cette triste réalité. Pourtant, dans le cadre de ses engagements européens, le gouvernement français s’était fait fort de consacrer au moins 0,51% de la richesse nationale à l’APD au cours de l’année budgétaire 2010. Allant même jusqu’à promettre d’être un pays exemplaire dès 2015, avec 0,7% du PIB consacré à l’APD.
On savait que le projet de loi de finances 2010 ne tiendrait pas les promesses de l'Etat. Dans une annexe consacrée à l'APD, le gouvernement avait inscrit noir sur blanc ses intentions budgétaires en faveur des pays du Sud : une fourchette comprise entre 0,44% et 0,48 du PIB en 2010. Résultat des discussions (et du vote) parlementaires de vendredi ? Ce sera 0,44% (8,6 milliards d'euros). Avec cette nouvelle enveloppe, la France est loin des déclarations faites lors du sommet du G8 en juillet, lorsqu'elle assurait que «la volonté et l'argent sont toujours là». A l'époque, Nicolas Sarkozy déclarait : «On ne peut pas faire des économies sur le financement du développement.»
Au-delà des chiffres, c'est le détail de l'APD française qui est préoccupant. «Pour éviter de présenter un bilan encore plus négatif, la France élargit un peu plus chaque année le périmètre de son aide et racle les fonds