Week-end crucial pour le thon rouge. D’ici dimanche soir, les membres de la Cicta (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique), soit 47 Etats et l’Union européenne, réunis depuis lundi près de Recife, au Brésil, doivent se mettre d’accord sur les quotas de pêche de 2010. Décryptage avec Charles Braine, responsable du programme Pêche durable au WWF-France.
Qu’attendez-vous de cette réunion ?
Que les Etats qui pêchent le thon rouge prennent enfin leurs responsabilités. Si on veut remettre un peu d’ordre dans la pêcherie, il n’y a pas d’autre solution à court terme que de fermer, le temps que la population se refasse une santé. Ensuite, on pourra repartir sur de bonnes bases. Sinon, on perdra les poissons et l’activité qui va avec.
Est-ce qu’on en prend le chemin ?
Les propositions fermes ne sont pas encore sur la table. On s’attend à ce que l’Europe défende un quota de 8 500 à 15 000 tonnes (contre 22 000 l’an dernier). Mais le responsable scientifique de la Cicta a prévenu que 8 500 tonnes devait être un maximum… Les Etats pro-pêche essaient toutefois de ne pas réclamer un quota trop haut, car ils craignent plus que tout la menace d’une inscription du thon rouge sur l’annexe I de la Cites (1), qui interdirait son commerce.
Cette inscription, que vous défendez, peut-elle aboutir ?
Tout dépend de quelques Etats influents, dont les Etats-Unis et la France. En juillet, Nicolas Sarkozy s’est prononcé pour l’interdiction du commerce mais au niveau européen, la France s’est contredite en ne soutenant pas cette proposition.
(1) Convention sur le commerce international des espèces