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Libération

Le billet de 500 euros, une arlésienne italienne

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par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 17 novembre 2009 à 0h00

Qui a planqué les biftons violets ? Lancés en même temps que les coupures de 5 à 200 euros, les billets de 500 euros ont en effet disparu de la circulation. On ne les trouve dans pratiquement aucun commerce des seize pays qui ont adhéré à la monnaie unique et même les succursales des banques n’en détiennent que très peu. Cette curieuse absence a récemment suscité l’inquiétude de la Banque d’Italie qui a commandé une étude pour tenter de comprendre le phénomène. D’autant qu’officiellement, il existe pas moins de 550 millions de ces grosses coupures en circulation pour une valeur totale de 275 milliards d’euros. Soit 36% des euros imprimés. A titre de comparaison, les billets de 50 euros ne représentent quant à eux que 31,3% de la somme globale de la monnaie européenne en circulation.

Dans le rapport confidentiel et révélé par le quotidien Il Corriere della Sera, les services de la Banque d'Italie ont ainsi évoqué l'hypothèse d'une captation des coupures de 500 euros par l'économie illégale. L'institution a notamment mis en relief l'étrange augmentation de la demande de billets de 500 euros en 2002. La banque exclut que cet accroissement soit dû aux non-résidents de la zone euro qui détiennent 20% des billets violets et s'en servent comme «instrument de réserve de valeur et comme monnaie parallèle». D'où le soupçon que la grande majorité des 500 euros soit confisquée par les fraudeurs et le crime organisé. Les experts de la Banque d'Italie ont d'ailleurs fai