Près d'un million d'investisseurs floués, dont 40 à 50% sont français, attendaient ce moment depuis sept ans. Le procès en class action qui a débuté le mois dernier au tribunal fédéral du district sud de New York est leur seule chance d'obtenir dédommagement. Ce recours collectif existe depuis plusieurs années en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis mais pas en France, où le Medef, à force de lobbying, bloque toute initiative destinée à introduire la procédure dans le droit. La décision du juge américain Richard Holwell d'accepter que des représentants de petits porteurs français se greffent à la plainte collective américaine a relancé tous les espoirs. Et pris de court Vivendi.
C'est en effet une première, qui peut surprendre après l'exclusion, par le juge Victor Marrero, de plaignants français l'été dernier de la class action lancée aux Etats-Unis contre Alstom. Un précédent que les avocats de Vivendi (VU) ont mis en avant pour justifier leur décision de dernière minute d'assigner, le 25 novembre, devant le tribunal de grande instance de Paris, les deux plaignants français, Gérard Morel et Olivier Gérard, et l'Association de défense des actionnaires minoritaires pour procédure abusive. Au risque de se mettre à dos le juge Holwell, les avocats de VU disent vouloir «faire disparaître» les actionnaires français de la procédure américaine afin de réduire l'étendue du préjudice, et par là même le montant de la pénalité. L'enjeu est énorme. Le groupe aurai