La campagne de lobbying des banques s’intensifie contre les projets de nouvelles réglementations financières discutés en Europe. Les banques utilisent la même stratégie que celle qui a si bien fonctionné, pour elles, depuis le début de la crise : le chantage. Si les Etats imposaient de nouvelles réglementations qu’elles jugeraient trop restrictives, en particulier sur les capitaux propres qu’elles doivent détenir, elles affirment qu’elles devraient restreindre fortement le crédit replongeant ainsi l’économie dans la récession. C’est à peu près l’argument qu’elles avaient utilisé après la faillite de Lehman. Sans sauvetage public, les faillites en cascade des banques feraient imploser l’économie réelle. Ce chantage avait réussi et les gouvernements avaient cédé à juste titre. En revanche, ils ne doivent pas se soumettre au chantage actuel. Deux ans après la crise, force est de constater cependant qu’aucune nouvelle réglementation n’est entrée en vigueur.
Une raison est que les profits des banques et donc les rémunérations des banquiers reviennent en force et leur pouvoir de lobbying s’en trouve donc renforcé. Pourquoi ? La crise a éliminé des concurrents et le coût de la matière première pour les banques (la liquidité) a fortement diminué grâce aux taux d’intérêt très faibles des banques centrales. En outre, contrairement aux autres acteurs privés de l’économie, les banques bénéficient gratuitement d’une garantie de l’Etat. Garantie qui leur permet d’emprunter à coût faible et