«Arnaqueurs, menteurs, joueurs de pipeau…» Quand il parle de Dexia, le socialiste Claude Bartolone n'hésite pas à utiliser un langage fleuri. Le député et président du conseil général de Seine-Saint-Denis n'a rien à perdre. Son département est fortement endetté - de l'ordre de 800 millions d'euros - et plus il met la pression sur Dexia, plus il a de chances d'obtenir une renégociation de sa dette en produits structurés.
Des finances à risque
En prenant la tête de l'exécutif du département en 2008 après des années de direction communiste, Bartolone fait faire un audit des finances publiques. Et ce qu'il découvre le stupéfait. «La moitié de notre stock de dettes avait été contractée auprès de cinq banques, principalement Dexia, en produits structurés indexés sur des devises, raconte-t-il. Ainsi, ce que nous avions à rembourser dépendait de l'évolution comparée du yen par rapport au dollar.» Et d'ajouter : «Nous sommes dans une situation totalement délirante ; notre marge de manœuvre budgétaire dépend de la politique monétaire des Etats-Unis. Si Barack Obama décide de jouer le dollar à la baisse, alors cela m'empêche de construire des collèges !»
Une collectivité abusée
Pour Bartolone, la responsabilité de Dexia est entière. Et il exonère le responsable, au sein du conseil général, qui a contracté les prêts, un trésorier parti depuis à la retraite. «Il avait en face de lui des banquiers en qui il avait confia