C'est un suicide sur lequel la CGT s'est abstenue de communiquer. Et pour cause : la structure qui employait la victime n'est autre que la caisse centrale d'activités sociales (CCAS), autrement dit le comité d'entreprise d'EDF-GDF Suez… dirigé par la CGT. Vendredi 6 novembre, Philippe D., salarié de la région Paris-Nord de la CCAS, s'est donné la mort, peu de temps après avoir envoyé un mail aux motifs plutôt explicites : «Depuis dix ans, je suis sous la responsabilité de [Y], celui-ci me dénigre et me harcèle moralement régulièrement.» S'ensuivent des reproches sur certaines pratiques, puis l'évocation d'une récente affaire, avant de terminer par ces mots : «Je ne retrouve plus nos valeurs avec ce genre d'individus. Je n'en peux plus, je suis à bout, c'est la raison pour laquelle je préfère m'effacer.» Phillipe D. se pendra un peu plus tard dans la matinée, sous un appentis situé au fond de son jardin.
Malaise, depuis, au sein du syndicat-employeur. «Il allait être de nouveau grand-père, il avait tout pour être heureux, nous sommes vraiment catastrophés, se désole le responsable régional, Gérard Rost, qui affirme que personne ne comprend ce geste.» La famille de la victime, elle, semble partager les accusations relatées dans le mail. Dans un compte rendu interne réalisé suite à un entretien avec les deux filles et le gendre de Philippe D., deux responsables de la CCAS expliquent ainsi que la famille se réserve le droit «de porter plain