Le PIB est considéré depuis longtemps comme un instrument imparfait parce qu'il ne distingue pas les vraies richesses des «externalités négatives» qui accompagnent la croissance. C'est pour cela que la commission Stiglitz avait recommandé la création de nouveaux instruments de mesure de la «performance économique et du progrès social» pour prendre en compte la qualité de la vie, le développement durable et l'environnement. C'est de cette vision que se réclame le directeur général de l'Insee, Jean-Philippe Cotis, qui présentait mardi les nouvelles orientations du vénérable institut. En fait les nouvelles demandes sont d'abord pour l'Insee une occasion de mettre au goût du jour ses orientations traditionnelles, plus étatistes qu'individualistes. «Il faudrait à long terme apprendre à mesurer des choses aussi insaisissables que la dégradation du capital naturel ou l'épuisement des ressources naturelles», explique Cotis.
Bonheur. En attendant cette révolution, il s'agit de travailler à une meilleure mesure de la production non marchande et donc des biens produits par les ménages (par l'aide scolaire, les tâches ménagères, etc.). Plus immédiatement, Jean-Philippe Cotis a présenté les derniers travaux de l'Insee sur les inégalités comme une anticipation réussie de ces statistiques du futur. C'est un peu emphatique, mais ces résultats sont néanmoins intéressants parce que contre-intuitifs : les inégalités auraient en fait peu évolué entre 2