Pendant les quatre mois qu’ont duré les travaux de la commission Juppé-Rocard, le débat sur la dette supplémentaire que cet emprunt va occasionner n’a cessé de prendre de l’ampleur. Face aux velléités de très grand emprunt (de 50 à 100 milliards d’euros) prôné par le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, et une minorité de députés UMP, les deux coprésidents de la commission n’ont cessé de rectifier le tir à la baisse et d’afficher leur souci de ne pas aggraver la situation financière de la maison France. Un souci réaffirmé hier et qui se traduit par diverses suggestions.
Bien que la commission ne se prononce pas sur ce point dans son rapport, les deux ex-Premiers ministres justifient d'abord le choix de ne pas faire appel à l'épargne publique. «Cela n'a rien d'un échec, a réagi Michel Rocard. Pourquoi faudrait-il emprunter plus cher à un taux plus important ?»«L'appel à l'épargne publique ne provoquera pas une levée populaire pour le grand emprunt, explique pour sa part Alain Juppé. Quand je vois que la souscription moyenne à l'emprunt d'EDF a été de 10 000 euros, cela montre bien que ce type de placements n'est pas pour le Français moyen.»
Les deux coprésidents de la commission, qui font remarquer que leur rapport «ne s'appelle pas emprunter pour l'avenir, mais investir pour l'avenir», insistent ensuite sur leur «préoccupation» face à la dérive des finances publiques. D'où l'exigence de «rigueur» formulée da